Ljubljana, Maribor. mardi 14 octobre

Au petit matin, le froid s’était emparé de nos membres, et pour nous réchauffer, nous prîmes le chemin du château où nous dormîmes encore deux heures au soleil. Puis nous nous rendîmes rapidement aux confins de la capitale pour y faire un peu de stop. La fortune nous sourit jusqu’à Maribor, ville frontière sur la Drave. Nous pûmes voir le pays et écouter nos chauffeurs, mère de famille, homme d’affaire ou sociologue, tous intéressants et sympathiques. Comme nous voulions entrer en Autriche avant la nuit, nous dûmes continuer en car. La gare de Maribor est assez belle, mais nous dûmes patienter longtemps dans ce lieu dantesque avant que le car d’une drôle de compagnie bosniaque n’arrive et ne nous accepte à son bord. L’ambiance des confins est parfois très étrange, et l’humeur de cette ville, pour le peu que nous l’avons senti, nous apparut hasardeuse. Le contrôleur mesurait plus de deux mètres. Il devait peser un bon quintal. Il nous ordonna quelques consignes désagréables et assez fallacieuses, mais sa prestance contint nos suspicions, d’ailleurs infondées. « J’ai quitté volontairement l’ingrate patrie et je suis allé à Vienne. »

Pour quelques florins, nous y arrivâmes sans encombre. Nous empruntons quelques transports urbains tels que le U-bahn et le S-bahn. Arrivés à Erdberg, nous devions aller à Kliebergasse funf, chez nos amies Marlene et Julia, près de Südbahnhof. La prononciation du mot funf, cinq en allemand, fit beaucoup rire mon compagnon. Etant donné que nous l’avons rencontré de nombreuses fois à Vienne, il devint notre chiffre fétiche. Lorsque nous sonnions pour réveiller nos deux belles logeuses, minuit était déjà passé, notre voyage changeait encore de style. La semaine autrichienne que nous allions y passer ne ressemblait en rien avec ce que nous avions vécu jusque là.


T.II p. 1142

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