Ozzano, Parme, San Secondo et Fidenza, jeudi 9 octobre

« Le lecteur devine que la scène changea d’aspect et que le mot magique : « venez à Parme », fut une heureuse péripétie. ». Partis expressément pour la patrie de Verdi, nous retrouvons notre ami Luca. Il eut le temps de nous présenter sa magnifique cité qui alors fêtait il Correggio. Nous ne fûmes nulle part accueillit comme chez Luca. Nous l’avions rencontré jadis à Grenade, quelques années auparavant. Notre amitié nous avait alors astreint à vivre ensemble, Stéphane et Luca de droit, et moi, de fait. Je logeais dans un autre quartier, mais passait le plus clair de mon temps chez eux, ou en leur compagnie. Après nous avoir présenté à sa famille, nous soupâmes ensemble, il s’occupa de notre linge et nous offrit quelques confitures délicieuses, bien que source de grandes douleurs. Puis après nous être installé dans sa maison de campagne, à San Secondo, proche du fameux campanile de Don Camillo, nous prîmes la route pour Fidenza, la ville la plus occidentale de cette région.

Nous rejoignîmes sa belle cousine Maria, extasiée par le grand marché organisé dans les rues de Fidenza. Les fêtes patronales en Italie sont encore largement populaires. Il n’existe pas de quartier qui préfèrerait brûler avec leur gonfalon plutôt que d’oublier les honneurs de leur saint protecteur dans le vin et la bonne humeur. Nous partagions sa compagnie quand un cortège de quinze de ces amies apparut comme par enchantement. Après quelques jeux délicats de notre invention, elles nous demandèrent de leur écrire une chanson. Mon compagnon s’exécuta et nous amusa plus que de raison. Les traductions fusaient, et l’excitation atteignait son comble. Malgré l’enthousiasme de ce charmant consortium, la cousine de notre ami surpassait toutes ses camarades, tant par l’esprit développé que par la beauté simple de son visage, et les charmes qui s’en dégageaient. « Nous passâmes trois heures ensemble à nous tromper par mille folies délicieuses bien propres à nous enflammer, malgré les libations réciproques et réitérées que nous nous fîmes. »

Le matériel photographique était déjà en grande difficulté et nous ne pûmes le faire fonctionner jusqu’à Vienne. Toutefois, notre excursion commençait à prendre forme. Nous occupions nos matinées à la campagne à améliorer notre agilité au fouet. Notre activité théâtrale n’avait pas encore commencée, mais nous préparions assidûment quelques tours spectaculaires.


T.I, p. 554
T.II, p. 257

1 commentaire:

  1. Ce n'est plus un voyage théâtral c'est une petite épopée ^^

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