Vienne, Bratislava, lundi 20 octobre

Le voyage fut assez court. Nous fîmes étape à mi-chemin entre les deux capitales où une demi-douzaine de ravissantes slovaques monta avec nous. Quelle surprise ! Toutes magnifiques et particulièrement grandes. Elles semblaient donner un avant-goût du pays vers lequel nous avions pris la route. D’autant plus qu’arrivé à destination, l’une de ces nymphe nous guidait avec la plus grande amabilité à travers les ruelles sordides de la capitale slave.

En état de grande surprise, nous allâmes trouver notre gîte, et après avoir payé à très bon marché la nuit, nous montâmes dans notre chambre. Là, un homme se divertissait seul sur son lit. L’ayant trouvé sympathique, nous l’invitâmes à partager notre dîner riche en fromages et en charcuteries autrichiennes. Pour nous témoigner son amitié, il nous fît partager le délicat marasquin qu’il serrait par devers lui. La Becherovka est une fine liqueur tchèque, filtrât d’herbes variées, à boire par petites lampées. Égayés par ce moment agréable, nous échangeâmes des propos amicaux et sincères. Mark, notre convive, nous apprit qu’il était Magyar, actuellement en poste à Barcelone. Le plaisir de pouvoir nous entretenir dans une langue que nous maîtrisons nous rendit plus loquaces. Véritable érudit de la boisson, fin savant de tout ce qui se produit et se vend dans le domaine des produits alcoolisés, artiste inné pour l’alchimie des cocktails, ce barman en imposait. La conversation s’orientait vers son pays natal, notre destination orientale, lorsqu’un étrange canadien vint se joindre à nous. Cet individu, plus sot que le premier, se mit à débiter une myriade de propos inopportuns qui déclenchèrent de grands rires et finirent par lier la complicité des trois premiers compagnons du dîner. Pour finir, nous nous résolûmes à répondre aux appels de la nuit, décidés à partir le lendemain.

En pleine nuit, une terrible douleur me tirait subitement de mon sommeil, bonheur que, d’ordinaire, je vis profondément. Je me relève d’un coup sur mon séant, les yeux exorbités, la sueur au front. Je cours accomplir les besoins tyranniques que mes entrailles m’ordonnent d'assouvir : « J’eus besoin d’aller faire un sacrifice à la Nymphe Cloacine. » Le terrible Stürm avait accomplit sa tourmente. Les délices de cet ordre dissimulent trop bien des suites immanquablement désastreuses.


T.III, p. 1046

1 commentaire:

  1. Venus Cloacina - Sacrum Cloacinae - cherche aussi la divinité qui purifie...

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