Bratislava & Pest, mardi 21 8bre, sur les traces de Casanova

Le lendemain matin, en buvant notre café avec Mark, nous ne pouvions nous lasser d’observer les merveilles que la nation slovaque montrait sans relâche. De ce bref voyage, nous n’avons trouvé de contrée aussi joliment peuplée que cette région slave du Danube. Toutes plus belles que beaux, à croquer, parfaitement formées, des sourires sublimes, une certaine noblesse, une grande amabilité… de quoi ravir tous les cœurs du monde. Suite à cette visite et rencontres dans la petite capitale si bien fréquentée, nous avons consulté dans les pays avoisinants les avis sur ce miracle. Toutes les personnes sondées confirmaient notre observation en criant « Vive les Slovaques ! ». La douceur de cette ville ne se trouve ni dans son climat, ni dans son architecture, mais bien dans les dehors de ses autochtones. Nous explorions le château, les beaux quartiers. Puis nous nous disposions à atteindre la Hongrie en tendant notre pouce. Mais plus qu’ailleurs, nous nous évertuions en vain ; pas la moindre salutation, pas le moindre arrêt. Finalement, nous allions essayer un dernier poste plus proche de la frontière quand nous découvrîmes une gare de trains singulière, reliquat de l’époque soviétique. La coursière nous décourageait définitivement. Ces régions si riches en frontières sont des barrières infranchissables pour les autostoppeurs. Sur les conseils de cette guichetière, nous rentrâmes au centre ville nous renseigner sur les bus et les trains. Les tarifs des trajets pour Pest nous subjuguèrent : moins de trois  deniers ! Nous avions encore deux heures avant le départ. Nous suivîmes alors une belle habitante qui nous mena sur la place Hviezdoslavov námestie. Dans une sorte de cave, nous pûmes arroser la gorge d'une liqueur du pays, manger de bon appétit et pour une faible dépense, un plat simple du pays, délicieusement aillé. Les superstitions bien connues sur de lugubres aristocrates des Carpates ont au moins ce détail de véridique : les habitants de la région usent savamment et abondamment des gousses d’ail. Je vous plains de tout cœur, ô braves vampires, qui par snobisme, par tradition ou par  sage précaution, refusez au régal de ces divins assaisonnements.

Quelle grande capitale que Pest. Nous dûmes prendre le train métropolitain pour nous rendre au centre. « Je dois communiquer à mes lecteurs, si jamais j’en ai, ce qui m’arriva de particulier ce jour-là. » Nous cherchons notre gîte, proche du Muséum. Un vieux garde-barrière nous renseigne sur la direction à prendre. Nous errons dans les venelles mal éclairées de cette capitale, il devait être minuit. Mon compagnon s’arrête subitement. Il tourne les talons et aborde un groupe d’étudiants. Il parle français. Je ne rêve pas. Il parle à quelqu’individu qu’il connaît. Dans cette ruelle de Budapest, un mardi soir,  nous rencontrons Stéphane, que mon ami avait connu à l’Université de Nice. Nous échangeons nos coordonnées. Il nous promet de prendre un verre ensemble avant notre départ. Encore une étonnante surprise ! Nous touchons notre destination. « Je m’y rendis, et d’un coup d’œil je pus m’apercevoir que j’étais traité sans façon en petit subalterne. » La gargotière ne se donne pas la peine de nous ouvrir la porte. Par précaution, nous avions noté d’autres adresses. Nous nous installons finalement près de la synagogue, immeuble avec grand patio, Doháni utca. Nous sommes enfin reçus par une hôtesse bienveillante.


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1 commentaire:

  1. trois deniers? c'est curieux! j'étais certaine que la slovaquie avait déja integré l'euro :)

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